Préservons la liberté de la presse !
Le PS et les autres partis de la majorité se sont concertés afin de réaliser une proposition de résolution relative à la nécessité de préserver partout la liberté de la presse en veillant à la protection des journalistes et de soutenir toute initiative visant à la désignation d'un représentant spécial auprès du Secrétaire général de l'ONU pour la sécurité des journalistes.
Leiner Montero et Dilia Contreras en Colombie, Abu Akleh en Palestine ou encore Frédéric Leclerc-Imhoff en Ukraine: ces quatre personnes, comme les 35 autres depuis le début de cette année, se sont injustement fait ôter la vie, parce qu’ils faisaient leur travail – informer les citoyens –, parce qu’ils étaient journalistes ou travailleurs des médias. Ces actes ne se limitent pas à cette année, puisque ces dix dernières années, selon Reporters sans frontières, plus de 1 100 journalistes et collaborateurs ont été tués en raison de leurs fonctions. Les statistiques et témoignages des assassinats, des arrestations, des emprisonnements ou encore des menaces à l’égard des journalistes et collaborateurs des médias, démontrent l’ampleur des attaques contre leur sécurité physique.
Laurent Devin a tenu à rappeler que, comme le précise l’article 25 de notre Constitution et le droit international, la liberté de la presse, tout comme la liberté d’expression, est un droit fondamental et est l’une des clés de voûte d’une société démocratique. En effet, les médias ne sont pas voués à demeurer simplement des observateurs: ils mènent un travail précieux de vigilance du bon fonctionnement de la démocratie et permettent d’en dénoncer les abus dans leur rôle de «chiens de garde», comme les surnomme la Cour européenne des droits de l’homme.
Les garanties accordées à la presse sont donc indispensables. Les journalistes sont une des pierres angulaires de la liberté de la presse: leur accorder toutes les protections nécessaires à leur mission d’information du grand public est donc un enjeu politique majeur. Il est fondamental de réagir à cette problématique au niveau international. Il nous semble aujourd’hui évident que l’adoption d’un cadre légal adapté, à ce niveau, ainsi que la création d’un comité international pour la sécurité des journalistes, constitue une solution constructive.
À cet égard, le groupe PS estime que la proposition de convention internationale de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), représentant plus de 600 000 professionnels dans le monde, doit être soutenue par le plus grand nombre possible d’États.
Il est important de souligner que les femmes journalistes sont également confrontées à des difficultés de plus en plus importantes, ce qui nécessite une approche de genre. En effet, elles font face à des risques d’attaques, allant des agressions sexuelles au harcèlement en ligne. C’est un point majeur, car le cyberharcèlement est un véritable fléau et les victimes sont de plus en plus nombreuses.
Conscients de ces problèmes, nous avions également soutenu, avec les partis de la majorité, un texte de résolution relative à la sensibilisation, à la prévention et à la lutte contre les discours de haine et le harcèlement, y compris dans l’univers numérique. Face à ce problème, véritable entrave à la liberté de la presse, cette proposition de résolution plaide pour une sensibilisation accrue au sujet des agressions subies par les journalistes et travailleurs des médias ainsi que pour un renforcement de la lutte contre ces mêmes agressions, en ce compris le harcèlement.
En conclusion, eu égard à notre attachement en tout temps à la liberté de la presse, qui est l’un des piliers essentiels d’une société démocratique, eu égard à la compétence des médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles, cette proposition de résolution est un signal fondamental que nous voulons envoyer. Ce signal est une impulsion, afin que la préservation de la liberté de la presse et de la sécurité des journalistes devienne une priorité, afin que le gouvernement prenne des mesures concrètes et puisse unir ses forces avec les autres niveaux de pouvoir.
Par ailleurs, par cette proposition de résolution, la Fédération Wallonie-Bruxelles a l’opportunité de réaffirmer sa vigilance pour favoriser la liberté de la presse, tout comme elle l’a fait en attribuant cette année le prix de la démocratie à Ensemble, groupe d’aide aux journalistes exilés (En-GAJE).
Ce texte est également le fruit d’une coconstruction avec des acteurs de terrain comme l’Association des journalistes professionnels (AJP), le Conseil de déontologie journalistique (CDJ), la FIJ, la RTBF ou encore En-GAJE.
Le texte fut voté à l'unanimité en séance plénière.
Pour de plus amples informations, il est toujours possible de consulter la proposition sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles : https://www.pfwb.be/documents-parlementaires/document-dg-ppr-001719200