Tendre vers une responsabilité partagée de la contraception !
Ce texte a pour objectif de bousculer les codes et de questionner ce rapport à la contraception encore trop inégalitaire entre les hommes et les femmes. Trop souvent, les femmes gèrent la contraception et en assument à elles seules la charge, que ce soit financièrement, mentalement, physiquement ou physiologiquement. Cette proposition de résolution s’inscrit dans une volonté d’équité contraceptive, mais souhaite également mettre en avant l’importance de pouvoir poser un choix contraceptif éclairé.
Joëlle Kapompole s'est exprimé sur le sujet en séance plénière. Elle a rappelé qu'il ne s’agit évidemment pas de prôner une contraception contre une autre, mais de sensibiliser et d’informer le plus largement possible, car force est de constater aujourd’hui que la pilule s’impose toujours comme moyen de contraception de premier choix, sans en connaître d’ailleurs les réels avantages ou inconvénients physiologiques. Selon une étude menée en Belgique auprès de 1 000 femmes de 18 à 35 ans, 71 % d’entre elles choisiraient des moyens de contraception traditionnels tels que la pilule, par ignorance des autres solutions. Notre objectif est donc d’améliorer et d’augmenter le niveau de connaissance global de toutes les méthodes contraceptives disponibles, avec un suivi et un encadrement adéquats.
Cette proposition de résolution offre donc une sensibilisation des citoyens en vue de déconstruire l’idée que la contraception doit être uniquement portée par les femmes, et de démocratiser l’information sur les différents moyens de contraception disponibles sur le marché – féminins comme masculins, hormonaux comme naturels – en s’appuyant notamment sur les acteurs de première ligne dans les secteurs de l’enseignement et de la santé. Elle s’appuie également sur des campagnes de sensibilisation co-construites avec des créateurs de contenus et avec des associations qui ont déjà pu nous guider, nous informer et nous sensibiliser un maximum. Cela passe aussi par une formation continue des professionnels du secteur dans ce domaine et par le renfort des programmes d’études, dont on constate malheureusement encore un manque criant. L’idée est d’ouvrir le champ des possibles, d’avoir accès à une diversité contraceptive pour tous les profils, tous les besoins, avec cette logique forte de disposer librement de son corps.
Un autre élément essentiel pour tendre vers une responsabilité partagée de la contraception est le développement de méthodes de contraception masculine. Malgré une évolution des mentalités, la contraception masculine peine encore à voir le jour à plus grande échelle. Pour certains, elle questionne également la masculinité. Or, la méthode de contraception masculine thermique est efficace et elle a déjà fait ses preuves.
Le manque d’investissements est encore largement un frein au développement des nouvelles méthodes de contraception masculine. Les recherches, les essais cliniques existent, les résultats sont prometteurs. L’industrie pharmaceutique est une des sources principales du problème, sans doute beaucoup plus orientée sur la notion de bénéfices par rapport au statu quo actuel, sur une certaine rentabilité et sur une norme contraceptive actuelle encore uniquement basée sur la responsabilité de la femme.
Cette proposition de résolution sert à donner une impulsion, un signal fort au sein de notre société afin d’encourager les autres niveaux de pouvoir. C’est ce qui est ressorti des discussions et des échanges en commission. Elle représente le démarrage d’une réflexion et d’actions concrètes sur le terrain à d’autres niveaux de pouvoir, en collaboration avec les acteurs de terrain et l’industrie pharmaceutique. La visibilité donnée à cette question sociétale permettra d’inciter les autorités à investir dans la recherche, le développement, les essais cliniques et la diffusion commerciale, mais aussi de questionner le pouvoir fédéral sur les aspects d’accessibilité. L’idée est de permettre à tout un chacun d’accéder à ces différents modes de contraception. Il faut absolument lever la question de la précarité financière, à laquelle nous sommes particulièrement attentifs.
Pour de plus amples informations, il est toujours possible de consulter la proposition sur le site du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles : https://www.pfwb.be/documents-parlementaires/document-dg-ppr-001702049