Adoption de la résolution PS portant sur la médiation et la circulation des œuvres issues des cultures africaines
Lors de la séance plénière de ce mercredi 27 avril au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la résolution portée par Gwenaëlle Grovonius et Joëlle Kapompole, et soutenue par l’ensemble des partis de la majorité, sera votée. Le Groupe socialiste, précurseur et suivant les travaux du secrétaire d’État Thomas Dermine au niveau fédéral, emboîte le pas au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, regarde de façon critique ses politiques muséales et académiques et y remet de l’ordre.
L’Europe, et la Belgique, connaissent une forte ébullition en la matière depuis quelques années : les discussions de restitutions abordées dans le rapport Sarr et Savoy en France, le mouvement Black Lives Matter, le vandalisme des statues de Léopold Premier chez nous. Il était temps que la Fédération Wallonie-Bruxelles repense ses politiques muséales et académiques. L’accessibilité, la circulation et la valorisation du patrimoine issu des cultures africaines sont essentielles pour notre devoir de mémoire coloniale et doivent se faire dans un souci de critique historique (responsabilité coloniale, décolonisation tant matérielle qu’immatérielle de notre société), de construction identitaire des populations touchées par la colonisation et de lutte contre les discriminations et le racisme structurel. Cela entame un processus qui devra mener, à terme, à une restitution des œuvres spoliées durant l’époque coloniale.
Gwenaëlle Grovonius : « Je suis fière de faire partie de cette nouvelle génération politique décomplexée qui n’a pas peur de regarder de manière critique et franche son histoire et notamment, son passé colonial. Pour le PS, il est important que la Fédération Wallonie-Bruxelles se saisisse de ce dossier et mène un travail de fond sur la circulation, la médiation et l’accessibilité physique, numérique et culturelle des œuvres. Il est aussi crucial d’inscrire ces collections dans le débat actuel en renforçant le devoir de transmission de cette mémoire. »
Joëlle Kapompole: « La Fédération Wallonie-Bruxelles a un rôle crucial à jouer dans ses politiques muséales et académiques et il était temps qu’elle s’en saisisse. Les mesures proposées doivent s’inscrire dans une dynamique de réconciliation et de dialogue constructif, et de co-construction de cette mémoire collective. Les moyens alloués aux musées et aux universités doivent être suffisants pour leur permettre de réaliser les missions demandées. Des perspectives de coopération culturelle, scientifique et technique quant à la conservation des collections doivent être réfléchies et discutées. »
Ce qui est notamment demandé dans la résolution :
- Accompagner et soutenir le travail d’inventaire et de recherche de provenance du patrimoine et mettre à disposition des moyens pour établir une politique en matière de numérisation et de digitalisation des œuvres ;
- Poursuivre et développer les projets de coopération muséale internationale (culturelle, scientifique et technique) et inciter à la conclusion d’accords bilatéraux de coopération autour de la circulation des œuvres entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et la RDC, le Rwanda et le Burundi, et d’autres pays potentiellement intéressés et autour des procédures d’accès au territoire pour les académiques, artistes et le personnel d’institutions muséales ;
- Effectuer un travail de médiation transversal concernant la mémoire coloniale et la valorisation du patrimoine des cultures africaines.
Les primosignataires de ce texte sont Joëlle Kapompole (PS) et Gwenaëlle Grovonius (PS). Le texte est cosigné par Gaëtan Van Goidsenhoven (MR), Kalvin Soiresse Njall (Ecolo), Caroline Cassart-Mailleux (MR) et Hélène Ryckmans (Ecolo).